La Dame Blanche

La Dame Blanche

-         La Dame Blanche existe, je l’ai vue.

-         Tu te moques de nous. C’est une légende. Et ce vieux château n’est habité que par des rats et des chauves-souris.

-         Je l’ai vue, te dis-je. Cette nuit. Et j’en tremble encore. Elle descendait du château, éclairée par la Lune. Elle en était comme transparente.

-         Tu as été victime d’une illusion. N’étais-tu pas un peu saoul quand tu nous as quittés hier soir ?

-         Son apparition m’a dessaoulé, je te le jure. Et tant que j’ai eu le réflexe de sortir mon appareil photo et de la photographier. Tiens ! J’ai développé le cliché : la voilà !

-         C’est cela que tu nous préparais : une mystification ! Avec quelle complice ?

-         C’est à désespérer ! Mais ne sais-tu pas que son apparition annonce la mort prochaine de qui la voit ?

-         Et bien ! Nous verrons. Tu me fais rire !

  La nuit suivante, il mourut.

Et le cliché ?

Il s’était effacé.

On ne connaît pas le nom de la mère du fils qui lui succéda, favori entre les innombrables bâtards qu’il eut de maintes dames, damoiselles et bergères, forcées au long de ses campagnes. Une rumeur, non confirmée, prétend que ce fils serait l’enfant adultèrin de la reine Isabeau.